Sommeil des enfants
Dessine-moi un mouton… quand l’art thérapie aide à mieux dormir
Pauline Certes
20 juillet 2021
« Vadim pleurait régulièrement la nuit, sans que l’on puisse le calmer. On avait beau le recoucher après une histoire, installer des veilleuses un peu partout dans sa chambre, vérifier avec lui qu’il n’y ait pas de monstre sous son lit, il était apeuré dès qu’il était seul dans son lit et faisait beaucoup de cauchemars. Alors notre pédiatre nous a orienté vers l’art thérapie. » Sarah a le sourire. Depuis quelques mois elle a renoué avec le plaisir d’une nuit de huit heures sans interruption. Auparavant, le rituel du coucher pour cette jeune maman d’un garçon de 4 ans rimait avec larmes et cris, tout comme le reste de la nuit : « Tous les soirs j’avais la boule au ventre, en me demandant si Vadim allait réussir à dormir. Je me sentais complètement impuissante face à ses crises. Il n’a fallu que trois séances d’art thérapie pour constater une amélioration, et cinq de plus pour que tout rentre dans l’ordre définitivement. »
Renouer avec soi-même
Alors, comment les pratiques de la peinture, de la musique et de la pâte à modeler peuvent-elles aider un enfant à s’apaiser ? « Dans la société actuelle, les enfants sont sollicités par un trop plein d’images et de sons, ils n’arrivent plus à analyser le monde qui les entoure », explique Isabelle Couturier, art thérapeute. « Chez les petits, les problèmes de sommeil sont souvent liés à des angoisses, à la peur du noir, ou de la mort. Il faut donc réapprendre à ces enfants à se poser. Je vais par exemple leur proposer de malaxer une petite boule d’argile, puis d’y planter une plume sur laquelle ils souffleront doucement à chaque expiration. Cela leur permettra de retrouver une respiration apaisante, et de réduire leur niveau de stress. Avec cette plume chaque enfant pourra aussi caresser sa main, et sa joue, pour se recentrer sur lui-même et son corps. »
Booster la confiance en soi
L’art thérapie est non verbale. Et c’est justement parce qu’ils n’ont pas besoin de mettre des mots sur leurs maux que les petits se laissent aller plus facilement à extérioriser leurs peurs. Les ateliers menés par Isabelle Couturier se déroulent en petits groupes (pour tous les enfants à partir de 3 ans, qu’ils soient hyperactifs ou plus réservés), et mêlent différentes activités : « Les instruments de musique sont un bon moyen de leur redonner confiance en eux. Ils découvrent qu’ils sont capables de faire sortir des sons, ou de taper en rythme sur un tambourin, et c’est très satisfaisant. La peinture permet quant à elle de se détendre, en travaillant la gouache. Lors d’une séance, une petite fille à qui j’avais proposé une feuille blanche a choisi la peinture rouge pour exprimer sa colère. Au départ, elle donnait de grands coups de pinceaux. Puis peu à peu, elle s’est calmée, et a terminé en caressant la feuille doucement. Chacun est libre de choisir son mode d’expression, je ne suis là que pour encadrer. L’enfant fait seul son travail, et se soigne de lui-même. » Une bonne nouvelle pour conclure : l’art thérapie s’adresse aux petits, mais aussi aux grands. A bon entendeur !
Plus d’infos sur l’art thérapie et Isabelle Couturier ici
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